Présentation Imbolc

Je suis allée aux Enfers dans les religions et les mythes du Proche et du Moyen-Orient, et aussi parfois en Europe. Mais j’en suis toujours revenue. J’ai connu des faiblesses, saisonnières : c’est parce que j’ai mis le monde au monde. On me dit Matrone ou Vieille, mais je suis toujours et à jamais la Vierge nubile et la Mère qui enfante. Certains hommes ont cru me voir morte, mais ce sont eux qui voient mal. Je suis la Forte, la Puissante, celle qui a permis que les Dieux, mes fils, puissent ne pas être mortels ; ceux-là, certains hommes les ont exagérément promus et, à partir de quelques-uns de ces pâles reflets de moi ils ont tout fait pour me combattre et m’oublier…

Mais c’est moi qui suis celle qui est, était et sera. Je suis la souveraine. Je suis la Déesse.

Les Celtes m’ont été fidèles. J’ai nourri leurs rois. Ils m’épousaient et régnaient. C’est moi qu’ils nomment Tailtiu à Lughnasad. Tailtiu, la Terre, est bien un de mes aspects. Mais d’après César, c’est Lug, mon fils, le plus grand qu’il comparait à son cher Jupiter. Ces enfantillages m’amusaient beaucoup. Considérez les faits, Lugnasad finit en août et commence le signe de la Vierge, le jour de la maturité des fruits.

Belles collines, jolis tertres, ressemblant, au sexe féminin tant vous êtes irrésistiblement anthropomorphistes en oubliant, en regardant votre nombril, que vous venez pourtant tous de la même matrice, la mienne ! Vos entrailles, toujours, vous renvoient aux miennes… Je suis la souveraine et je suis la Terre-Mère, l’une étant le reflet de l’autre. Ainsi, les hommes ont « blé et lait » à chaque hauteur.

Je suis Terre et je suis Eau. Eaux primordiales, eaux divines. Je suis Boand, source de lait et d’eau. Je suis Bo-Vinda, la Vache Blanche sacrée, la femme Bison-Blanc. Je suis l’Espace, je suis le Monde, je suis l’Ether, je suis le Vide, je suis la Matrice et je suis les Eaux. Je ne suis pas née. Pouvez-vous-même imaginer mes limites ? Je ne meurs pas, je me renouvelle. Je suis belle et je suis vivante.

Mais évitez vos fausse interprétations, si imbus de vos folles certitudes, perdant votrebon sens que l'on dit si commun. Vous tourneriez en rond en croyant avancer.

 Artio's Wir

Imbolc 2015

  Inspiré du  livre d'Andanagnatos et de Belenertos